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Performances des flottilles de pêche françaises

Une nouvelle étude,pour une transition écologique et sociale du secteur

bateaux de peche

Performances des flottilles de pêche françaises

Une nouvelle étude, pour une transition écologique et sociale du secteur

Le pôle halieutique, mer et littoral de l’Institut Agro, en partenariat avec AgroParisTech publie la version actualisée de son étude : 

Performances environnementales et socio-économiques des flottilles de pêche françaises opérant dans l’Atlantique Nord-Est (rapport actualisé Octobre 2024)

Ce travail a été réalisé dans le cadre du programme TransiPêche (Scénarios de transition écologique et sociale des pêches françaises), mené au sein du Groupement de recherche partenariale pour une pêche durable, qui associe les instituts de recherche précité, l’EHESS-CNRS, Université Paris 2 Panthéon ASSAS, l’association Bloom, le Shift Project, et l’Atelier du point du jours.

Cette nouvelle version actualise et complète le rapport publié en janvier 2024, en y incluant les données des années récentes et en s’appuyant sur une définition plus précise des différentes flottilles de pêche.

Performance des flottilles de pêche - Résumé de l'étude

Le rapport propose une approche innovante, écosystémique et interdisciplinaire, pour quantifier les performances environnementales et socio-économiques des flottilles de pêche. Il établit ainsi la première évaluation des flottilles françaises opérant dans l’Atlantique Nord-Est, en utilisant les données publiques du CSTEP et du CIEM, et en estimant pour chacune d’elle :

  • Cinq grandes empreintes environnementales, liées à : la surexploitation, la capture de juvéniles, l'abrasion des fonds marins, la captures d’espèces sensibles(mammifères et oiseaux marins) et l’empreinte carbone
  • Cinq indicateurs clés de performance économique et sociale : l’emploi, les salaires, la valeur ajoutée, la rentabilité, et le recours aux subventions publiques (dont détaxe de la TICPE).

Le diagnostic ainsi établi met en évidence des contrastes forts entre flottilles :

  • Les flottilles utilisant les arts dormants (lignes, filets, casiers) ont globalement un bon bilan environnemental, économique et social. En leur sein, les côtiers ont la meilleure performance en matière de création d’emplois et de valeur ajoutée mais sont responsables de l’essentiel des captures d’espèces sensibles, notamment de mammifères marins par les fileyeurs et d’oiseaux par les palangriers.
  • Les chaluts de fond hauturiers et industriels (12-24m et > 24m) ont une empreinte environnementale forte, notamment en matière de captures de juvéniles (50% du total, pour 34% des captures), d’abrasion des fonds marins (73%) et d’émission de CO2 (57%). Pour 1000 tonnes de poissons produits par la nature, ils génèrent de l’ordre de 3 fois moins d’emplois et 3 fois moins de valeur ajoutée que les navires côtiers aux arts dormants.
  • Les chaluts de fond côtiers (< 12m) ont une empreinte environnementale rapportée à la tonne débarquée encore plus élevée. Mais leur performance économique et sociale est bien meilleure, équivalente à celle des arts dormants.
  • Les chaluts pélagiques, essentiellement hauturiers et industriels, ont un bon bilan environnemental, mais des performances économiques et sociales désastreuses. Ils génèrent 10 fois moins d’emplois et de valeur ajoutée que les côtiers aux arts dormants.
  • Enfin, les dragueurs polyvalents sont une empreinte environnementale globalement faible et des performances économiques et sociales relativement fortes.

L’analyse montre également que les subventions sont aujourd'hui captées par les navires les moins producteurs de richesse, les moins générateurs d’emplois et les plus impactants. Elle établit une base de données précieuse pour un pilotage stratégique du secteur et pour la construction de scenarios de transition vers la pêchécologie.

 

Publié le : 19/11/2024